L’agriculture et la viticulture biologiques et bio-dynamiques connaissent un premier essor au début des années 1970, suite à plusieurs constats sources d’interrogations :
Pour certains agriculteurs, le modèle dominant ne peut que conduire vers une impasse. Il accélère en effet la désertification des zones rurales, creuse le déséquilibre entre pays du Nord et pays du Sud, consomme de plus en plus d’énergie, et conduit inéluctablement à une dégradation des sols, de l’air, de l’eau et des paysages. En outre, le productivisme rompt les équilibres de la faune et de la flore et rend l’agriculteur ou le viticulteur toujours plus dépendant de l’usage des pesticides. Dans le même temps, on s’interroge sur la qualité des denrées de plus en plus standardisées produites par l’agriculture conventionnelle : quels apports nutritifs, quelles forces vitales, quelles impulsions sociales, peuvent apporter ces récoltes ?
Face à ce constat alarmiste, la viticulture « biologique » tente d’apporter une réponse différente. Elle s’appuie sur un raisonnement global qui prend en compte l’ensemble des interactions terre-eau-plante-air- faune- flore. Elle travaille non pas à combattre les « ennemis » de la vigne, mais à les contenir en recréant les équilibres, à réactiver la vie des sols, à renforcer la résistance naturelle des plantes et à soutenir les cycles naturels. Elle s’interdit notamment l’usage de toute molécule phyto-pharmaceutique de synthèse.
La viticulture biologique s’efforce en fait de comprendre le sens et la portée de toute pratique viticole en liaison avec tous les maillons de l’écosystème. Et cette compréhension est éclairée non seulement par la sagesse des pratiques ancestrales, mais aussi par l’acquisition de connaissances plus récentes.
La viticulture biologique est strictement réglementée. Pour pouvoir se prévaloir de la mention « vin issu de raisins de l’agriculture biologique », les vignerons doivent souscrire à un cahier des charges homologué par le Ministère de l’Agriculture et l’Union Européenne. Au travers de ce cahier des charges, ils s’engagent notamment à pratiquer une culture sans recourir aux engrais chimiques ni aux pesticides de synthèse, et doivent se soumettre à des contrôles réguliers opérés par les organismes certificateurs habilités par les Pouvoirs Publics.
Les moûts issus de raisins « biologiques » sont vinifiés et élevés dans ce même état d’esprit global et avec autant d’égards que les vignes. Le maître de chai doit ainsi réduire au plus strict minimum ses interventions pour préserver l’évolution naturelle du vin, et utiliser le minimum de soufre nécessaire à sa bonne conservation.
La viticulture bio-dynamique, inspirée par la pensée de Rudolf STEINER, agronome autrichien de la première moitié du XXème siècle, vise les mêmes objectifs, mais s’appuie sur une démarche encore plus globale qui resitue la terre dans l’univers, et préconise par conséquent la réalisation d’un certain nombre de pratiques culturales en harmonie avec les cycles cosmiques et en particulier les phases de la lune.
En conclusion, ces différentes démarches considèrent le produit agricole ou viticole non plus comme un élément isolé, mais s’inscrivant dans un processus de production qui doit viser le maintien des équilibres et la complémentarité des règnes végétal et animal dans le but ultime de préserver la bonne santé de la terre et de ses habitants.